La loutre est de retour en Ariège Pyrénées
La loutre est de retour en Ariège après une absence de plusieurs décennies. La recolonisation a débuté dans les années 2000.
Au Moyen âge, la loutre était chassée pour sa chair. En effet elle était considérée comme un poisson par l'église et sa consommation était donc autorisée les jours de carême tout comme le castor. Sa fourrure était également très recherchée.
Au cours du XIX ème siècle et début du XX ème siècle, déclarée comme espèce nuisible, la loutre a fait l’objet d’une destruction massive et la dégradation de la qualité des milieux aquatiques au cours du XX ème siècle a également contribué à accélérer le processus de régréssion.
Ses caractéristiques
La loutre Lutra Lutra est un carnivore de la même famille que la belette, l’hermine, la fouine, la genette ou le blaireau.
La loutre d'Europe est une espèce de taille moyenne qui mesure de 1 m à 1.25 m pour un poids de 4 à 12 kg. Le dimorphisme sexuel est marqué, le mâle étant plus grand, plus massif, plus lourd que la femelle (6-12 kg pour le mâle - 4-8 kg pour la femelle)
Sa silhouette est très caractéristique : corps fuselé, cou peu marquée, queue épaisse et musclée, quatre pattes palmées, autant d'adaptation à la vie semi aquatique d'une merveilleuse efficacité. La tête est large et aplatie ; elle porte des oreilles courtes.
Le pelage dense et soyeux est brun, brun-rouge sur les parties dorsales, blanchâtres à brunâtre très clair sur le parties ventrales. Humide, il est lisse et brillant mais forme des pinceaux lorsque l'animal s'ébroue (on retrouve cette caractéristique chez d'autres espèces semi-aquatiques comme le desman des Pyrénées).
Les pattes antérieures et postérieures sont palmées. Cette palmure est aisée à observer chez un animal vu de près, mais elles ne laissent qu'exceptionnellement de traces avec les empreintes de pas. Elles possèdent cinq doigts dont les griffes sont courtes, le pouce est légèrement excentré ce qui permet de différencier les pattes gauches des droites. Les pattes postérieures sont un peu plus large que les antérieures et surtout possède une sole plantaire nettement plus longue.
Le comportement de la loutre a fait l'objet de nombreuses études et est relativement bien connu.
La loutre est très largement nocturne en Europe de l'Ouest, Espagne exceptée, mais les observations au lever du jour ou au crépuscule ne sont pas rares.
La loutre est active toute l'année et n'hiberne pas.
En moyenne la loutre passe 60 à 70 % de son temps gîte où une part importante est consacrée à la toilette indispensable à l'entretien du pelage.
A l'exception de la femelle pendant la période d'élevage des jeunes et des adultes au moment des accouplements les animaux sont totalement solitaires.
La taille des territoires varient beaucoup en fonction des grands types de milieux fréquentés. Sur les cours d'eau il varie de 5 à 40 km en fonction des contraintes écologiques, de l'altitude, etc.
Elle délimite son vaste territoire à l'aide de son urine ou de ses crottes, nommées épreintes, qu'elle dépose en général sur des endroits précis comme un caillou ou une souche.Elle marque ainsi son territoire pour ses congénères.
Son régime alimentaire
Son régime alimentaire varie selon les saisons et la zone géographique . En Ariège ce sont essentiellement des poissons à 73 % des invertébrés (insectes, crustacés) des amphibiens, reptiles et des oiseaux. La loutre pêche principalement en solitaire même si de temps à autre elle chasse en bande. Les jeunes loutres mangent jusqu'à 700 grammes de nourriture par jour et les adultes mangent jusqu'à 1 kg par jour.
C’est un animal très joueur qui s’amuse souvent avec ses proies, elle les entraîne dans des petites baies, peu profonde, pour faciliter sa tâche. Lors de ses plongées, ses oreilles et ses narines sont obstruées, elle perd donc son odorat et son ouïe ce qui handicape sa chasse. Mais heureusement, elle est munie de vibrisses (moustaches rigides) fort sensibles aux vibrations. Grâce à cela, elle parvient à repérer sa proie avec les ondulations de l’eau émises lors de sa fuite.
Actuellement (en 2012 ) la loutre a de nouveau recolonisé le bassin de la Garonne en remontant jusqu’au Salat et l’Arac, l’Ariège et l’Her, le Volp et l’Arize.
Texte tiré essentiellement du site :
http://abela.ariegenature.fr/Loutre_midi_pyrenees_web/Sommaire.htm
avec l’autorisation de Mr Alain Bertrand Président de l’Association des Naturalistes Ariégeois